Aujourd’hui je vous parle de la destination phare des Québécois en cet été 2020 : la Gaspésie! Et oui, comme les frontières étaient majoritairement fermées, à cause du Covid-19, beaucoup de Canadiens en ont profité pour visiter leur région. Au Québec, c’était la Gaspésie qui a littéralement été prise d’assaut, et c’est pas pour rien! D’une superficie de 30 341 km2, la Gaspésie est tellement riche en paysage : lacs d’altitudes, montagnes, rivières, fleuves, plaines, champs, forêts : il y en a vraiment pour tous les goûts. C’est surtout qu’en quelques centaines de kilomètres, c’est le dépaysement garanti. C’est donc pour ça, que cet été j’en ai profité pour aller faire un road-trip de 7 jours, et ainsi découvrir les endroits les plus emblématiques de la Gaspésie.
Sommaire :
- Le parc national du Bic
- Parc national de la Gaspésie
- Mont Saint-Pierre
- Parc national Forillon
- Réserve Faunique de Matane
1/ Le parc national du Bic
Le départ s’est fait depuis Montréal. Pour en profiter un maximum, nous avons d’office parcouru dans les 500km pour atteindre notre première destination : la parc national du Bic (qui n’est pas encore en Gaspésie). Arrivés en fin d’après midi, nous avons tout juste eu le temps d’installer notre campement au camping du parc national, grignoter un bout, pour ensuite profiter pleinement de notre soirée. Au programme : un super coucher de soleil sur la baie du Ha! Ha!, puis ensuite une soirée au coin du feu à observer les étoiles. Je peux vous dire que c’est une place vraiment sympa pour observer les constellations. C’est d’ailleurs ici que nous avons pu observer la comète Néowise ainsi que la voie lactée, vraiment magique! Mais trêve de rêverie, il était l’heure d’aller se coucher, pour attaquer deux belles randonnées le lendemain…
Crédit photo : Robin Gourcerol
Après une nuit bien reposante et calme, nous avons décidé de partir randonner 3h : direction le Grand-Tour. En tout, ce ne sont que 9 kilomètres de randonnée, mais je peux vous dire que vous en prendrez plein les yeux! D’ailleurs premiers 100 mètres et on tombe nez à nez avec un cerf de Virginie, en train de manger paisiblement, près de l’estuaire, vraiment sympa pour un début de randonnée. Pendant cette randonnée, j’avais l’impression d’être dans un petit coin de Bretagne, en France. Des petites baies, des îlots, des marées… Vraiment dépaysant cet endroit. Notez que le Grand-Tour se fait uniquement à marée basse, alors soyez prudent et vérifiez bien les horaires des marées avant de partir!
Autre petit point à prendre en compte pour cette randonnée : elle n’est pas vraiment difficile, mais disons qu’à certains endroits le sol est très glissant, dû aux algues et à la marée basse. Le sentier n’est pas clairement indiqué, même si finalement il y a peu de chance de se tromper, puis il y a certains passages plus « techniques », où il faudra surement utiliser vos mains pour « grimper » quelques pierres. C’est donc une randonnée peu recommandée pour les enfants de bas âge et les personnes à mobilité réduite. En tout cas, durant cette balade vous passerez à travers forêt, plage et découvrirez des falaises incroyables. Peut-être que vous aurez même la chance de tomber nez à nez avec des renardeaux en train de jouer ou manger quelques baies…
Après cette randonnée sans dénivelé, nous avons souhaité prendre un peu de hauteur et découvrir l’une des randonnées phares du parc : le Pic-Champlain. Ce sentier de randonnée demande peut-être un peu plus d’endurance, puisqu’il y a un petit dénivelé positif de 210 mètres sur 6 kilomètres. Pas franchement compliqué, puisque la montée se fait graduellement à travers les bois. Nous avons personnellement mis 1h20 aller-retour. En tout cas, cette randonnée m’a mis des étoiles dans les yeux. Une fois arrivé là-haut, vous succomberez sous le charme du paysage appalachien et vous aurez surtout une vue magnifique sur un bout de l’estuaire. Une randonnée à faire absolument!
2/ Le parc national de la Gaspésie
Après une journée bien remplie, direction Matane pour une nuit face au Saint-Laurent. Le lendemain matin, on reprend la route pour le parc national de la Gaspésie. Pour commencer, on décide de partir sur l’un des sentiers les plus connus du parc : le Mont Xalibu. Nous étions loin de nous imaginer que ce sentier était aussi engageant physiquement. Disons qu’après quelques mois de presque inactivité, on a senti les derniers kilomètres passer, comme on dit! En tout : près de 11 kilomètres en 4 heures environ et 540 mètres de dénivelé. En réalité, c’est surtout le dernier kilomètre qui a été un peu difficile : un sentier un peu accidenté, des pierriers partout… Il faut rester vigilant car une chute est vite arrivée.
Mais après l’effort, le réconfort! Une fois arrivé au sommet, après avoir traversé des forêts, la toundra et les sentiers rocailleux, la vue est époustouflante! Il y a de nombreux points de vue, dont celui sur le lac aux Américains, qui reste l’un de mes points de vue préférés. Un peu avant l’arrivée finale, vous avez également une énorme chute d’eau à votre gauche, assez impressionnante. Disons que j’aurais pu rester là, à observer cette cascade durant des heures. Le paysage est grandiose. Sur le chemin du retour, arrêtez-vous au lac aux Américains, c’est clairement l’un de mes coups de coeur! À noter, que le sentier du Mont Xalibu est ouvert de juin à septembre pour la protection du Caribou. Et puis, si vous souhaitez un sentier calme, celui-ci n’est vraiment pas l’idéal, puisqu’il est tout de même très prisé.
Pour la nuit, nous avons dormi sur place, pour profiter pleinement du parc avant de reprendre la route. Comme chaque nuit en Sépaq, elle fût calme et reposante. C’est ainsi, que le lendemain nous avons pris la route pour découvrir le Pic-de-l’Aube. Attention, pour y accéder, il faudra prendre votre mal en patience. Nous avons mis une grosse heure de route, sur des sentiers en graviers pour accéder au début de la randonnée. Si on a fait ce choix, c’est parce nous voulions être un peu éloignés de la foule, puis peut-être avoir une chance de voir un orignal. Résultat : aucun orignal à l’horizon, vous imaginez bien ma déception… Mais bon, au moins j’ai pu profiter d’une (autre) superbe randonnée. Calme et apaisante : tout ce que j’aime.
Le sentier du Pic-de-l’Aube c’est 12 kilomètres et 370 mètres de dénivelé. Une randonnée un peu longue mais qu’on ne voit véritablement pas passer. La montée se fait tranquillement, disons qu’elle est progressive et modérée. En plus, le sentier est un ancien chemin forestier, un terrain vraiment stable donc peu de chance de se casser une cheville par exemple… Une fois arrivée au sommet, c’est l’heure du pique-nique avec vue! Comment j’ai adoré contempler les monts et les lacs, ainsi qu’une partie des Chics-Chocs. Il faut dire que le parc national de la Gaspésie regorge de merveilles et le Pic-de-l’Aube fait clairement parti des incontournables si vous êtes de passage en Gaspésie.
Crédit photo : Robin Gourcerol
3/ Mont Saint-Pierre
Après avoir passé deux jours en immersion totale dans la nature, on retrouve (un peu) la civilisation : on quitte les monts et les montagnes pour reprendre la route le long du fleuve Saint-Laurent. Pas trop loin néanmoins, puisque nous nous arrêtons à l’Anse-Pleureuse pour y passer la nuit. N’hésitez pas à aller découvrir le lac de l’Anse-Pleureuse : il est vraiment magnifique! Vous pouvez même y rester quelques heures puisqu’une belle halte municipale est mise à disposition. Sur place, vous pourrez tremper les pieds dans l’eau, ou dîner en bord de lac, c’est une très belle place. Dans tous les cas, un bon repos s’impose, puisque si vous décidez de vous lancer sur le sentier du Delta, je vous assure qu’il faudra du repos pour vos cuisseaux…
Le sentier du Delta, c’est mon compagnon qui a souhaité le faire… Oui, sauf que clairement, là, je ne m’attendais pas du tout, du tout à ça… Mon coeur et mes cuisses m’ont traités de tous les noms d’oiseaux je crois. Pourquoi? Parce que grimper 430 mètres en 2,5 kilomètres je vous assure que ça pique. Ça pique même très fort. En tout cas, je me souviendrais encore longtemps de cette randonnée, courte mais intense. Je m’en souviendrais aussi, parce qu’une fois arrivé au sommet, vous avez une vue sublime sur le Saint-Laurent, la vallée et les terres en contre-bas. C’est vraiment incroyable! Tous ces efforts valent le coup, croyez moi. Si jamais vous souhaitez un profiter pleinement, c’est aussi un lieu de départ en deltaplane, ça doit être magique.
4/ Le parc national Forillon
150 kilomètres plus loin, nous voici arrivés au Golf du Saint-Laurent, direction le parc national Forillon, qui fêtait ses 50 ans en 2020. Nous en avions tellement entendu parlé sur les réseaux sociaux, que c’était le moment de découvrir cet endroit. C’est donc tôt le matin, qu’on se dirige vers l’entrée du parc. Arrivés au parking : « Attention, présence de l’ours il y a deux jours ». Hm… là c’est l’excitation entre « Oh on va peut-être voir un ours et des oursons?? » et « Oh, on va peut-être se faire manger par un ours et ses oursons?? ». Au final, pas d’ours à l’horizon. D’ailleurs quasiment personne à l’horizon sur le sentier Mont-Saint-Alban, juste quelque moustiques et des écureuils. Au départ du Cap-Bon-Ami nous en prenons plein les yeux : des oiseaux qui virevoltent au dessus de l’eau, des falaises incroyables… Juste wahou.
La randonnée commence par une côte bien engageante de quelques mètres, puis d’une côte modérée jusqu’à la tour d’observation. La boucle fait en tout 7km environ et 280 de dénivelé. Vous marcherez à travers la forêt essentiellement, et vous vous arrêterez forcément à la tour d’observation. Sur place, une vue panoramique à 360 degrés. Vous pourrez même voir au loin le rocher Percé! En tout cas, vous aurez véritablement l’impression d’être en bord de mer avec ces falaises incroyables. Peut-être aurez vous la chance de voir des baleines, orignal ou porc-épic. Malheureusement, nous n’avons pas eu cette chance! Notez que cette randonnée reste assez longue mine de rien, alors prenez de bonnes chaussures avec vous.
Pour terminer cette journée, nous ne voulions pas partir sur une longue randonnée, donc nous avons opté pour le sentier de la Chute, toujours dans le parc national Forillon. Petite randonnée, oui parce qu’en tout elle ne fait que 1km! Parfaite pour les familles et les enfants qui souhaitent découvrir une chute de 17 mètres au coeur de la forêt. Une petite boucle bien sympathique, 40 mètres de dénivelé et des escaliers en bois tout au long de la randonnée : j’ai vraiment apprécié cet endroit. Il faut dire aussi, que je suis une fanatique des points d’eau. Et les chutes font clairement parties de mes petits pêchers mignons. Mais bon, qu’importe : c’est une balade à faire également si vous êtes dans le coin!
5/ La réserve faunique de Matane
Après ces deux randonnées au parc Forillon en Gaspésie, nous avons décidé que nous n’irions pas plus loin et que nous n’irions pas jusqu’au rocher Percé. Un peu à contre-coeur, car nous aurions voulu découvrir cet endroit également et surtout le rocher le plus connu de Québec, mais comme écrit plus haut, la Gaspésie a été très prisée durant l’été 2020, alors beaucoup de monde s’est retrouvé de ce côté là de la Gaspésie. Nous ne voulions pas arriver sur place et ne pas avoir la chance de rentrer dans la ville. C’est bien dommage, car le parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé faisait parti de ma « to-do list », ainsi que certains sentiers comme la chute de la Rivière aux Émeraudes, mais malheureusement il a été fermé à cause d’un trop grand nombre de personne sur les lieux et la Covid-19.
Résultat : nous avons rebroussé chemin, direction la réserve faunique de Matane. Ça fait une trotte, je vous l’accorde, mais nous voulions passer une nuit « tranquille », loin de tout. Bon, au final nous avons mis plusieurs heures avant d’arriver à notre campement (ça nous apprendra à ne pas lire les e-mails de confirmation!). Mais en gros, ce qu’il s’est passé : nous n’avons pas pris l’entrée principale pour rentrer dans la réserve faunique de Matane. Du coup notre GPS nous a indiqué des sentiers de off-road (et c’est là ou tu es content d’avoir un VUS…), des sentiers qui n’existaient même plus sur la carte officielle. BREF c’était folklo cette fin de journée, on a vraiment cru qu’on n’arriverait jamais à destination!
La réserve faunique, ce que je peux en dire? Malheureusement on n’a pas pu la découvrir comme on le souhaitait, ni faire de l’observation de la faune… Durant notre périple nous sommes tout de même tombé nez à nez avec un orignal, je n’ai malheureusement pas eu le temps de le prendre en photo. Nous avons vu un magnifique coucher de soleil et surtout des montagnes sublimes. Il faut savoir que la réserve de Matane est vraiment très vallonnée, et très très grande, il y a vraiment moyen de se perdre sans carte… Mais ce que j’ai adoré, ce sont les lacs, dispersés un peu partout dans la réserve et le calme qui y règne. Comme une impression d’être seule au monde.
Si vous avez l’occasion, vous pouvez aller au lac de la Tête, le lac le Clercq et le plus impressionnant : le lac Matane. En tout cas, avant de vous y rendre, renseignez-vous bien sur l’entrée et la sortie de la réserve, sinon vous risquerez d’être surpris. En plus de cela, ne pensez pas que cette réserve faunique est remplie de balade et de randonnée. C’est plutôt un coin pour les amateurs d’observation faunique et de repos. Il y a tout de même quelques sentiers pédestres, notamment le S.I.A qui passe par réserve faunique. Sur place vous pourrez aussi faire du canoë ou discuter avec les employés de la Sépaq, ils sont vraiment adorables, à l’écoute et de bons conseils.
6/ Le parc national du Bic (le retour)
Au final, nous nous dirigeons vers le chemin du retour : direction le parc national du Bic. Comme nous avons adoré ce parc national, nous avons décidé d’aller y faire un dernier tour. Nous avions encore un tas de randonnée à faire sur place, mais nous avons opté pour une petite randonnée sur l’île aux Amours. Une balade à faire à marée basse pour se retrouver de l’autre côté de la rive, sur une petite île adorable. Une atmosphère vraiment particulière régnait sur place : du brouillard, des mouettes… Une ambiance très Hitchcockienne en réalité… Une petite balade très familiale et facile de 1,5km. Il nous restait encore un peu de temps avant le départ, alors nous souhaitions découvrir l’emblème du parc : le phoque commun!
Pour cela, direction le Cap-Caribou! Après une petite descente, nous voilà face à une baie. Le temps pour nos yeux de s’habituer à la luminosité, et oh! Un phoque ici, un autre là. Incroyable! En fait il y en a partout au loin, allongés sur les pierres, profitant de la marée base pour se prélasser. Même pas besoin de jumelles, on les distingue très facilement. En plus sur place, il y avait un garde-parc naturaliste pour nous aider à identifier les phoques communs des phoques gris. En plus de ça, on apprend plein de choses sur le comportement des phoques et sur leurs habitudes. Une activité gratuite et très ludique, j’adore! Parfait pour terminer ce séjour en beauté.
Si je devais vous donner mon endroit coup de coeur de ce road-trip en Gaspésie, je ne pourrais probablement pas vous répondre. La Gaspésie est tellement riche et les paysages sont tellement différents, qu’ils ne sont pas comparables. Mais une chose est sure : la Gaspésie est à faire absolument, sans hésitations, aucune! Alors j’espère que cet article vous aura donné quelques idées de destination et bon séjour 🙂